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Zelbertille

ce qu'ils/elles en disent....

Texte d'isabelle Nauleau lu au vernissage le vendredi 4 Mai 2012

Une nouvelle fois, nous avons le plaisir d’accueillir Isabelle ALBASIO à Folles Saisons.

J’ai l’honneur de la présenter et de partager avec vous ce moment de convivialité autour de ses œuvres.Isabelle avec 2 « ailes » pour pouvoir « prendre l’air ». C’est le titre de cette exposition ! Isabelle à « tire d’aile / d’elle / d’LL » : « elle », en tant que personne, comme l’Humanité qu’elle nous transmet, « aile » comme l’oiseau qui nous fait prendre de la hauteur pour voir le monde autrement et « LL » comme ces lettres qui suggèrent la sensibilité féminine.

Envolons-nous à la découverte d’Isabelle :Sa rencontre avec le fusain a eu lieu il y a 4 ans, seulement !En effet, il y 4 ans, 2 rencontres ont marquées sa destinée artistique, 2 rencontres ont permises qu’émerge ce talent, que la coquille s’ouvre et qu’elle révèle cette magnifique perle artistique ! La 1ère rencontre est Humaine, elle est celle d’une femme qui a pour vocation de transmettre sa passion du dessin aux autres et de les accompagner dans la découverte de leurs qualités artistiques. C’est elle qui a perçu le lien qui allait se tisser entre le fusain et Isabelle.

La 2è rencontre est liée à la Nature, elle est celle d’un sequoia de 50 ans admiré lors d’une promenade. Isabelle a voulu immortaliser cet arbre au fusain, mal lui en a pris car la révélation s’est faite, ce dessin a scellé le destin entre Isabelle et son fusain. Nous pouvons remercier cette femme et ce sequoia car ils ont ouvert la voie royale de la création et ont révélé à Isabelle et à nous toutes et tous ce magnifique talent.

Sur quoi repose un déclic : la bonne personne, le bon outil, le bon moment : la recette du bonheur ! Un nouveau monde s’ouvre à Isabelle. Christophe COLOMB croyait découvrir l’Inde et il a découvert le continent américain et Isabelle croyait qu’elle était faite pour une autre forme de dessin et c’est le fusain qui l’a révélé…

Le fusain est le prolongement de l’arbre qui est dessiné sur la feuille. C’est un Art naturel ! Les instants de création sont pour Isabelle un échappatoire, au sens propre comme au sens figuré : prendre l’air, s’en aller, sortir de la réalité.

Prendre l’air c’est ce que le fusain permet à Isabelle, oublier les contraintes, être dans le plaisir, la création, être soi-même, faire ce que je veux, comme je veux. Il y a un lien sensuel entre Isabelle et le fusain car elle ressent chaque fois du plaisir à composer son dessin. Cette sensualité se reflète dans les œuvres, elles ouvrent nos 5 sens : la vue, l’ouïe, l’odorat et le toucher. La vue car nous imaginons très bien l’arbre, la fleur, l’animal croisés un jour. L’ouïe car nous entendons le vol de l’oiseau, le vent dans les arbres. L’odorat car nous sentons cette ambiance estivale, printanière, les animaux. Le toucher car nous avons envie de les toucher, de les caresser.

Isabelle redonne toute sa poésie, sa beauté et sa noblesse à la nature dans son ensemble. Elle laisse une trace du vivant, du détail. La beauté est dans le détail. Elle nous fait voir ce que nous ne prenons pas toujours le temps d’observer, d’admirer, alors que c’est à côté de nous.

Prenons le temps de regarder ce qu’Isabelle nous offre à voir de la nature : Les animaux, les plantes, prennent l’air, au sens propre comme au sens figuré. Il y a de la vie dans les œuvres d’Isabelle, il y a du mouvement. Même la tortue, souvent risée pour sa lenteur, est en mouvement, elle plonge.

Le poulpe, danse dans les profondeurs de l’océan. Le crocodile se redresse comme pour sauter hors de l’eau.

Mon coup de cœur va à cet Aigle : dont les plumes sont dessinées dans le détail. On a envie de les caresser, elles nous paraissent douces. Chez Isabelle la Flore est revisitée : la Nature n’est pas morte, elle vit. La manière dont les plantes sont dessinées, nous fait penser à Alice au Pays des Merveilles. Nous sommes amenés à voir les choses sous un autre angle. Nous sommes petits face à la grandeur de la Nature : humilité, respect, admiration de la vie. Nous imaginons bien les Tournesols, une fois qu’ils ont virevoltés dans tous les sens pour capter chaque fois plus de soleil, la tige tendue vers la chaleur des rayons. C’est cet instant qui est immortalisé, quand la fleur est gorgée du soleil de fin d’été. Le point commun entre toutes les œuvres d’Isabelle : la flore, la faune, les légumes, les arbres… c’est la matière : l’écorce, la tige, la fleur, le poil, la plume,…

Les œuvres d’Isabelle sont apaisantes, elles sont empreintes de douceur, de beauté des Êtres Vivants. Le fusain paraît si fragile mais la finesse des traits, leur précision, leur perfection donnent une force à l’œuvre.

Comme un Ange qui aurait laissé des empreintes du Monde Vivant, avec une plume.

Les dessins d’Isabelle sont comme une caresse. Avec ses œuvres, Isabelle nous laisse une trace de sa relation avec la matière et nous donne envie d’être plus attentif à ce qui nous entoure, à regarder le détail des êtres vivants, qui souvent renferment des trésors de beauté, ignorés.

Je vais m’arrêter là pour vous laisser le plaisir de voyager entre les œuvres d’Isabelle et d’aller à la rencontre de cette artiste. Je vous souhaite une belle soirée.

Isabelle NAULLEAU

 

 

Texte d'isabelle Canil lu au vernissage de l'expo du 10 septembre 2010 à Folles saisons

L’expo de dessins au fusain d’Isabelle Albasio a beaucoup de classe et d’allure. Il n’est jamais très facile de dire pourquoi on aime une expo….

Pour essayer d’en parler, j’ai retenu deux axes, bâtis autour de deux mots.

Ces mots sont équilibre, et temps.

L’équilibre, d’abord….

Dans ses dessins, je vois un bel équilibre entre plusieurs oppositions.

La première opposition, c’est celle qui balance entre d’un côté la légèreté, et de l’autre,  la matière avec toute sa force brute.

La légèreté, je crois que tout le monde y pense, en voyant les lignes épurées des arbres, les dessins des branches. Regardez ici, et là, ces arbres dénudés, si purs… Regardez celui-là, qui parait aussi léger qu’une plume. On croirait que si on souffle, ça va s’envoler.

Et puis sur les 2 cheminées, vous avez les planches en bois, plus vraies que vraies, et qui pèsent de toute leur réalité, de toute leur matière.

Et dans cet autre, qui est celui de l’affiche,  il y a les deux à la fois : la légèreté des tiges, qui croise la force du tronc.

Un autre encore avec un tronc largement planté dans la terre et dont la force et la solidité sont au premier plan, mais ses  branches s’amenuisent, se font toute effilées au bout, jusqu’à devenir comme une fuite.

(Petite parenthèse : A propos des dessins des planches, j’ai parlé de matière, Elle a écrit dans son petit texte qu’elle aime LA matière en général. Et ses dessins nous le disent bien. Ses écorces, on dirait qu’on les touche. C’est très sensuel, on a le rugueux de l’écorce sous les doigts, on sent si c’est lisse, si ça écorche un peu la main, ou si c’est bien poli comme les planches sciées, mais il peut y avoir une écharde ! On sent si c’est tiède ou frais, on sent la densité ! si ça résonne creux, ou si c’est plein…. on sent les petites herbes qui piquent les jambes si on s’assoit par terre…

Et puis dans le goût d’Isabelle pour la matière, entre aussi certainement le fusain comme outil, instrument. Ça a un toucher spécial un fusain entre les doigts… On doit les avoir tout noircis, et l’air d’un ramoneur si on se gratte le nez. Et puis ça ne se tient pas comme un crayon, ni comme un pinceau…)

Une autre opposition  : c’est celle entre réalisme et imaginaire.

 C’est vrai que quand on regarde les planches de bois et les écorces des arbres, avec tout ce travail du dessin extrêmement précis, ça donne un effet de réalisme saisissant.

 Mais mais, mais… ne vous y trompez pas !

En sus de ce réalisme apparent, il y a une tout autre dimension, qui flirte avec l’irréel aussi !

 Regardez cet arbre complètement fou, avec une vue plongeante, mais vue d’en bas, vers la cime et vers les branches. On nage en plein onirisme.

 Et puis regardez aussi la fantaisie de ces arbres-là, ceux qui pour moi sont comme des plumes, prêts à s’envoler ailleurs à la moindre invite, du vent, d’un souffle

Dans ce dyptique, voyez les arbres du dessin de gauche, bien sages et raisonnables, bien à leur place… et regardez  ceux du dessin de droite, qui ont deux petits machins au-dessus, deux petites touffes, comme des plumeaux... qui m’évoquent un peu les bulles des bandes dessinées. Ces petites touffes, c’est ce qu’ils se disent dans leur tête d’arbre, c’est ce qu’ils pensent… Et ils en pensent de bien belles ! Ils se moquent de leurs frères du dessin de gauche qui restent bien sages et bien plantés droits, et ils s’en vont, bras dessus bras dessous, penchés et tendus vers un ailleurs. Ils quittent ceux de gauche, parce qu’eux sont les jeunes, les audacieux, les  aventuriers, les délinquants…

Il y a aussi ces deux dessins des labours, si calmes. On se dit que ça, c’est un endroit exprès pour s’asseoir, sous les arbres et rêvasser tant et plus, au calme.

Oui au calme.  Parce que  je trouve qu’il n’y a pas de bruit dans les dessins d’Isabelle. Ils sont apaisants, reposants, pacifiants…

Et ceci me sert de lien pour mon deuxième thème qui est celui du temps !

Le temps, parce que quand on voit tout ce travail du dessin, forcément on pense au temps qu’Isabelle a mis, qu’elle est OBLIGEE de mettre pour dessiner toutes ces lignes et tous ces traits. On entend presque le frottement du fusain sur le papier . Cri cri …

Et puis le temps à cause des lignes.

 Les lignes des branches par exemple, qui s’étirent et souvent débordent de la feuille pour continuer au-delà du cadre, métaphore du  temps qui ne s’arrête pas.

Et forcément, le simple mot de ligne me fait associer avec la ligne du temps.

Il y a les lignes dessinées sur les planches, qui disent l’âge du bois, chaque trait pour une année.

Il y a des lignes qui sont comme des sillons. ( Il y a d’ailleurs un dessin aux vrais sillons de laboureur…) Des sillons comme des rides aussi, sur les écorces, le bois, qui disent le temps qui passe.

 Et ce temps symbolique qui se dégage de tous ces dessins, je trouve qu’il donne beaucoup de force et de profondeur à cette exposition.

C’est peut-être cela même qui nous apaise quand on regarde les dessins. Le temps, on n’y peut rien, c’est incompressible, il ne dépend pas de nous, et il est plus fort que nous. Alors on n’a rien d’autre à faire qu’à l’accepter.( Si on peut ! et on voit bien les tourments que ça inflige quand on veut aller là-contre)

 Et les lignes d’Isabelle disent quelque chose comme ça….Disent quelque chose de cet inexprimable-là… qui ne peut bien se dire que par l’art.

 C’est parfois tellement épuré qu’il ne reste que l’essentiel. Et c’est peut-être ça qui fait du bien.

Ça nous aide à rester humains, parce que devant ces lignes, nous voilà remis à nos places d’habitants du temps et de l’Histoire.

 Il nous faudra toujours des artistes, qui par la peinture, la poésie, la musique, l’écriture, le dessin, disent cet essentiel-là, cet inexprimable-là, et permettent qu’on reste des hommes qui continuent à penser, à sentir et ressentir nos si pauvres et si extraordinaires  émotions d’hommes…

Les artistes sont une garantie de notre humanité.

Isabelle, comme artiste,  fait ça. Elle prend ce temps. Sans souci de productivité, elledoit le prendre. Elle est obligée de le prendre. Et ses arbres nous disent quelque chose comme ça…

Et de cela je la remercie.

Isabelle Canil

 

 

Première expo ...2008 Touchée du bois. Article sur le site Toulouse7 :

Du clic au déclic : la finesse et des gris majestueux pour les 12 premièrs tableaux d’Isabelle Albasio.

Exposée à l’atelier de l’Archipel, Isabelle Albasio « aime beaucoup de le bois ».

Sur une suggestion, elle s’est donc mise au fusain. « le bon outil, la bonne personne au bon moment ».

De ses 6 mois de travail 12 tableaux sur le thème du bois ou plutôt des bois. Sur la base de photos « des images virtuelles comme source d’inspiration » Isabelle Albasio raconte les arbres, les forêts, mais aussi les planches ou les écorces.

Une première et une réussite à voir jusqu’au 27 mai 2008 à l’Atelier de l’Archipel, 8 rue Jany dans le quartier de la Concorde. Téléphone 05 34 41 14 99 http://archipel-toulouse.fr

 

 

 

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